Mes lectures

Ladivine, Marie Ndiaye

Bonjour, Bonsoir petits curieux ou curieuses littéraire, je reviens sur la blogosphère avec un sentiment de perplexité. J’ai découvert, à l’occasion d’une lecture universitaire, l’auteur Marie Ndiaye, reconnue dans le monde littéraire. Et pour tout vous dire si sa plume est sans aucun doute, habitée par une force somptueuse et indomptable, il n’en reste pas moins que le récit cadre nous invite à la méditation et c’est peu dire.

Edition : Gallimard, Nrf / Prix : 21,50 euros / Grand prix de l’héroïne Madame Figaro, roman 2013

Roman à l’intrigue énigmatique, est un récit de femme, des femmes à travers trois générations. La mère, la fille et la petite-fille. Malinka fille que l’on suppose métisse rejette sa mère allant même à cacher son existence. Pour elle, la servante comme elle l’appelle affectueusement, est presque un patrimoine génétique honteux. Alors Malinka change d’identité, se fait appeler Clarisse, elle se marie, devient maman, et se fait dorénavant appeler Madame Rivière. Cependant, la culpabilité l’habite, cette mère qui  a tant prit soin d’elle, mérite-t-elle d’être mise à l’écart de sa nouvelle existence ? Quand elle-même subit l’acte d’abandon que lui reste t-il ? Ses origines ? Ladivine sa chère enfant comprendra-t-elle ce qu’elle était réellement ? Quand récit réaliste se mêle à une atmosphère fantasmagorique, cela donne un récit des plus complexes à résumer.

Dors et déjà, sachez que c’est une lecture loin d’être reposante, elle vous demande énormément d’attention. Chaque phrase peut faire l’objet d’un méta-texte révélateur. Ce roman met en avant les femmes, leur solitude, leur relation avec autrui. Connaissons-nous vraiment les personnes qui nous entourent ? Voilà le postulat du départ. Une identité cachée, une envie non avouée, les non-dits. Ce récit à voix multiple rend compte des pensées de ces trois femmes. C’est une introspection permanente qui peut vite nous faire décrocher. Un récit fort empreint de mélancolie et de tristesse, cette langueur ponctuée par de longues phrases. Chaque mot et adjectif est choisi avec le plus grand soin, un roman travaillé, poli à l’extrême. Mais voilà … Un roman qui n’est donc pas à la porter de tous.

« Le chien la suivit jusqu’au vaste enclos, coincé entre la plage et la route, où se tenait le marché pour touristes.
Là, comme s’il était au-dessous de sa dignité de se montrer en un tel lieu, il s’assit devant l’entrée et la suivit des yeux aussi loin qu’il le put.
Il savait, pensait-elle, qu’elle devrait repasser cette même grille pour reprendre le chemin de l’hôtel.
Elle ne doutait pas un instant que, y eût-il eu une autre sortie, le chien serait resté attaché à ses pas.
Il savait qu’elle devrait repasser cette même grille, pensait-elle. Alors ilo serait là, assis dans la poussière, la chaleur, longue langue pendante et gorge haletante, et le regard attentif que lui lancerait son œil noir ne lui permettrait pas, à elle qui se sentait pourtant consacrée par une telle vigilance, de déterminer s’il la surveillait ou s’il veillait sur elle, s’il lui faudrait se libérer de lui ou se prévaloir de sa protection.
Cela ne l’inquiétait pas. Cette question, elle était maintenant pour elle de pure forme.
Car même si le chien l’épiait, elle se sentait à l’abri sous son contrôle, et non pas précisément dans les rues d’ailleurs tranquilles de cette grande ville inconnue mais, de façon plus générale, à l’abri du malheur ou de la tristesse, de l’échec ou de la désolation. »


Mon avis  : 

Je n’ai pas détesté, je n’ai pas adoré, en définitif même si ce roman est intéressant, je n’ai pas aimé. Non pas que je ne suis pas sensible à la force de la plume, mais l’intrigue, la réflexion, c’est beaucoup, trop, indigeste. J’ai dû faire des pauses à de nombreuses reprises. J’avais l’impression que dés que je saisissais un tant soit peu le sens, il m’échappait, tel une chimère. C’était frustrant, long et je n’ai pas pris de plaisir. C’était une lecture qui demandait du sérieux et de la rigueur. Même maintenant, il me hante, j’aimerais comprendre enfin le message dans sa globalité. Il y a énormément de chose. C’est un récit qui m’a laissé perplexe, amer avec un soupçon d’inachevé. Je n’ai pas su m’attacher au personnage, je ne comprenais pas toujours en tant que femme ce qu’elle représenter, il m’a fallu un certain temps. Et puis entre nous, ça tirait vers l’ennui.

Alors chers omnivores livresques pourquoi vous aussi tenter l’expérience, armez-vous de patience si vous désirez le lire. Pour ceux en quête de divertissement et de lecture légère passez votre chemin, c’est fort conseillé.

Mes sincères salutations présidentielles ! ( et oui, on vote aujourd’hui)

2 commentaires sur “Ladivine, Marie Ndiaye

  1. Je crois que je l’ai dans ma PAL… mais impossible de savoir où il se trouve, j’ai peur de l’avoir perdu alors que je voulais le lire, il me semble si complexe, si fascinant et vu comment tu en parles j’ai envie de le dévorer… il me reste juste à le chercher.

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